L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI)
C’est une pathologie qui conduit à l’obstruction des artères périphériques.
Les facteurs de risque de cette pathologie sont les même que pour toute autre pathologie vasculaire notamment coronarienne (infarctus du myocarde) :
- Tabagisme
- Hypercholestérolémie
- Diabète
- Age
- Sexe Masculin
- Sédentarité
- Hérédité
L’AOMI se présente sous deux formes : l’AOMI au stade d’ischémie d’effort et l’AOMI au stade d’ischémie critique. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’y a pas de passage obliger d’un stade à l’autre.
L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs au stade d’ischémie d’effort
L’AOMI au stade d’ischémie d’effort survient principalement chez le sujet plus jeune et entraine un tableau de claudication intermittente.
Il s’agit d’une crampe au niveau du mollet, de la cuisse ou plus rarement du pied (selon le niveau d’atteinte artérielle) qui survient au cours de la marche et qui cède au repos. La distance à laquelle survient cette crampe définit le périmètre de marche.
L’AOMI au stade d’ischémie d’effort est habituellement très stable et n’a pas une grosse tendance à l’aggravation. Elle ne met pas en jeu le pronostic du membre, c’est à dire que, non opéré, le risque d’amputation de jambe est très faible. La gravité de l’AOMI au stade d’ischémie d’effort tient plus au pronostic général de la maladie vasculaire, à savoir : le risque d’infarctus du myocarde et d’accident vasculaire cérébral (AVC). C’est pourquoi lorsqu’on découvre une AOMI au stade d’ischémie d’effort, le plus urgent est de faire un bilan cardiaque complet à la recherche d’une pathologie coronarienne et un bilan des troncs supra-aortique (carotides) pour prévenir un risque d’AVC. L’ischémie d’effort est plutôt bénigne au plan local (membre inférieur) et grave au plan général.
Lorsque les lésions artérielles se situent en-dessous de l’aine au niveau de l’artère fémorale superficielle, la claudication artérielle est le plus souvent surale (mollet). Ces lésions peuvent être très bien collatéralisées par l’artère fémorale profonde, il faut donc toujours de 1ère intention proposer une rééducation vasculaire qui peut très souvent suffire à améliorer les symptômes. Cette rééducation vasculaire ne coupe de toute façon pas les ponts à une chirurgie ultérieure si elle n’était pas suffisante.
Lorsque les lésions artérielles se situe au-dessus de l’aine au niveau des artère iliaques, la rééducation ne suffit souvent pas à obtenir une amélioration suffisante et il faut très souvent passé par une revascularisation, la plupart du temps par la mise en place d’un stent au cours d’une courte hospitalisation.
Tout ceci est bien sûr très schématique et votre chirurgien sera le plus à même de discuter avec vous la meilleure option thérapeutique en fonction de vos lésions, de votre état général, de vos besoins et de vos envies.
L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs au stade d’ischémie critique
L’AOMI au stade d’ischémie critique n’est pas une évolution naturelle classique de l’ischémie d’effort mais survient plutôt directement chez des sujets beaucoup plus âgés volontiers diabétiques.
Les patients en ischémie critique présentent souvent des troubles trophiques (plaies, gangrènes) ou des douleurs nocturnes qui obligent souvent à laisser la jambe pendre en dehors du lit. Ces douleurs témoignent d’un défaut de perfusion du pied notamment la nuit au moment où la tension artérielle baisse, le fait de laisser pendre la jambe fait artificiellement augmenter la pression dans le pied.
Le pronostic de l’AOMI au stade d’ischémie critique est très grave. On considère que sans traitement, le risque d’amputation de jambe ou cuisse est de 50% à 6 mois et le risque de décès est de 50% à un an. Il s’agit donc d’une pathologie très grave qui justifie d’une prise en charge rapide.
Cette prise en charge passe par une revascularisation le plus souvent endovasculaire (stents) si l’état général le permet et si l’autonomie du patient le justifie.
Votre chirurgien sera bien entendu à même de vous guider dans ce choix.
Les techniques chirurgicales