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En France, elle toucherait entre 20 et 35% de la population selon le rapport 2016 de la HAS.

L’insuffisance veineuse superficielle

Généralités

L’insuffisance veineuse superficielle est un trouble très répandu. En France, elle toucherait entre 20 et 35% de la population selon le rapport 2016 de la HAS (1). On retrouvait également la présence de varices chez 14% des hommes et 36% des femmes suivis dans l’étude dite de « Framingam » aux états unis.

Les varices sont beaucoup plus fréquentes chez les femmes. Parmi les personnes présentant des varices 85% sont des femmes et seulement 15 % sont des hommes.

La fréquence des varices augmente avec l’âge, avec le nombre de grossesse et en cas de surpoids notamment chez la femme.

L’hérédité joue également un rôle très important. On estime que si les deux parents ont des varices, les enfants ont 90% de risque d’en avoir également. Si un seul parent est atteint, les femmes ont 62% de risque d’en développer plus tard et les hommes 25%.

Cette pathologie est également influencée par notre mode de vie : station debout prolongé, ambiance chaude, manque d’activité physique.

Un rapport de la CNAM en 2010 estimait que 122000 patients étaient traités tous les ans pour des varices pour un coût de 264 millions d’euros, faisant de cette chirurgie le 2ème acte réalisé en France après la chirurgie de la cataracte. (3)

Aujourd’hui la meilleure connaissance de la maladie, sa prise en charge plus précoce et plus efficace a fait diminuer dans nos pays la fréquence des complications qui représentaient autrefois le stade ultime de la maladie (grosse jambe rouge, plaies variqueuses)

L'Anatomie

La circulation sanguine repose sur deux réseaux distincts :

  • Les artères transportent un sang riche en oxygène et en nutriment du cœur vers les extrémités.
  • Les veines transportent un sang pauvre en oxygène et chargé de « toxines » des extrémités vers le cœur pour être nettoyer par le foie et oxygéner par les poumons.

Au niveau des membres inférieurs il existe deux systèmes veineux :

  • Un système veineux profond (contre les os et les muscles profonds), drainant 90 % du sang veineux de la jambe (c’est ce réseau qui est atteint au moment des phlébites) :
  • Un système veineux superficiel (sous la peau), draine les 10 % restants (c’est ce réseau qui est responsable de l’apparition des varices et qui doit être opéré lorsqu’il devient variqueux).
  • Entre ces deux systèmes existent des communications par des veines appelées « veines perforantes ». Quand elles fonctionnent correctement, elles dirigent le sang du réseau veineux superficiel vers le réseau veineux profond.

Le système veineux peut être comparé à un arbre orienté la tête en bas. Les racines situées en haut sont parfois touchées. Parfois, les troncs ou les grosses branches ou simplement les petites peuvent être touchés. Parfois, en l’absence de varices visibles, à l’extrémité des plus petites branches, les varicosités peuvent être comparées aux feuilles de l’arbre.

Le principe du traitement consiste à supprimer les varices et les voies de reflux anormales du sang veineux vers le réseau veineux superficiel.

  • Le tronc de la grande saphène est en cause dans la majorité des cas. La grande veine saphène (GVS) naît à la cheville, monte le long de la face interne de la jambe, du genou et de la cuisse et se termine au niveau du pli de l’aine, où elle se jette dans la veine fémorale.
  • Le tronc de la petite saphène est en cause dans 15 % des cas. La petite veine saphène (PVS) part du côté externe de la cheville et se termine dans le creux poplité derrière le genou.
  • La veine saphène antérieure accessoire de cuisse (VSAAC) peut également être en cause. Elle nait à la face antérieure de la cuisse et se jette au niveau de l’aine.
  • Les branches saphènes sont, elles aussi, souvent touchées par la maladie variqueuse.
  • Les varices isolées, indépendantes des réseaux saphènes, peuvent être également existées.

L’ensemble de ces veines superficielles drainant peu de sang quand elles sont saines (10 %), peuvent, a fortiori quand elles sont malades (varices, veines stagnantes, veines parasites) être supprimées sans problème puisqu’elles n’assurent plus aucune circulation sanguine. Les veines profondes assurent normalement la circulation (90 %) à condition de ne pas être obstruées par une fibrose, à la suite d’une phlébite, par exemple. C’est une éventualité très rare dont l’étude se fait à l’écho-doppler et parfois par une radiographie des veines (phlébographie).

Physiopathologie

A la différence de la circulation artérielle qui est un système à haute pression avec une pompe (le cœur) qui chasse le sang vers les extrémités, le réseau veineux est un système à basse pression qui est beaucoup plus largement soumis à la pesanteur (pression hydrostatique).

Il n’y a pas à proprement parlé de pompe qui permet d’expulser le sang des pieds vers le cœur mais il existe un système de valvules (clapets) qui empêchent le sang de redescendre vers le pied. A chaque contraction musculaire au niveau de la jambe, le sang est chassé dans le sens des valvules, c’est à dire des veines superficielles vers les veines profondes et de bas en haut.

L’ensemble muscle et valvule veineuse forme ce qu’on appelle une pompe motrice veino-musculaire. C’est bien la contraction musculaire du mollet qui est le moteur principal de la circulation veineuse. Elle se met en route après le 5e pas (c’est pour cela que les mouvements de piétinement sont insuffisants pour soulager la lourdeur de jambe).
Par contre la marche régulière est le meilleur moteur de la circulation veineuse.

La maladie variqueuse est due à l’inefficacité du système des valvules et à la perte de tonicité progressive de la paroi des veines superficielles. Il se produit alors, en position debout, une fuite (reflux) de sang de haut en bas, de la profondeur du membre vers la surface, dans les veines superficielles qui se dilatent et se dégradent peu à peu pour devenir de véritables poches de sang : ce sont les varices au niveau desquelles il n’y a plus réellement de circulation sanguine.

Le reflux de sang de haut en bas dans le système veineux de surface et cette stagnation de sang dans ces “lacs” veineux expliquent :

  • Les lourdeurs de jambes, crampes nocturnes, fourmillements, impatiences, démangeaisons.
  • le gonflement des chevilles, les œdèmes de jambe.
  • les troubles cutanés : eczéma, taches brunes et ulcères variqueux.
  • les thromboses veineuses superficielles appelées aussi paraphlébite ou périphlébite, qui correspond à la thrombose (caillot de sang) d’une varice.

Au terme de l’évolution d’une maladie veineuse non traitée, on peut voir se développer des troubles trophiques. Ici, une dermite ocre due à l’accumulation de pigment issu du sang lié à l’hyperpression veineuse.  Le stade ultime étant l’apparition d’une plaie ou ulcère variqueux.

Le fait d’enlever ces varices et de fermer les “fuites” ou perforantes ne peut qu’améliorer la circulation veineuse du membre, puisque ces varices, par les fuites qui les alimentent, en position debout, ne font que garder captif du sang qui ne participe absolument pas au bon retour veineux.

Les traitements

La contention élastique

Il s’agit des chaussettes, bas et collant de contention. Sur le plan médical, l’efficacité d’une chaussette de contention est comparable à celle d’une paire de bas ou de collant. En effet, la pression transmise aux veines, même superficielles, au niveau de la cuisse devient négligeable par rapport à celle transmise au mollet. C’est l’effet de compression juste au-dessus de la cheville qui est le plus important.

Le port de cette contention élastique est très important: elle va comprimer les veines pathologiques dans lesquelles le sang à tendance à stagner. Ce faisant, elle va diminuer le reflux pathologique de sang et donc améliorer le retour veineux.

Avant l’intervention, elle est très utile surtout quand il y a de l’oedeme ou des troubles trophiques cutanées.

Après l’intervention, la contention consiste en la superposition de deux paires de bas de classe II afin d’avoir une action hémostatique (contre le saignement) et diminuer ainsi les ecchymoses post-opératoires.

Au long cours et même après une chirurgie complète, le port d’une contention élastique fait partie du traitement. Votre maladie étant une maladie congénitale avec une importante composante héréditaire, la contention permet de reporter dans le temps l’apparition de nouvelles varices.

Les médicaments

Les médicaments servent à soulager les symptômes de la maladie veineuse. Ils sont utiles au traitement ; ils tonifient la paroi veineuse et agissent aussi sur la micro-circulation de la peau. Ce sont souvent des extraits de produits naturels reconstitués (Marron d’Inde, Ginkgo Biloba, extraits de plantes, Ruscus, Rutine, Pépin de raisin blanc).
Ils agissent souvent bien sur l’ensemble des troubles occasionnés par les varices (lourdeur, fourmillements, impatiences, démangeaisons, crampes).

Services

La chirurgie moderne des varices

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