Anévrysme de l’aorte abdominale (AAA)
L’aorte abdominale mesure en moyenne entre 20 et 25mm chez l’homme et entre 10 et 15mm chez la femme, elle a la forme d’un cylindre. On parle d’anévrysme quand le diamètre de l’aorte augmente (plus de 30mm) et que le « cylindre » aortique prend une forme oblongue.
Cette dilatation de l’aorte est liée à une perte de l’élasticité de sa paroi ce qui fait qu’à chaque battement cardiaque la paroi ne revient plus à son diamètre d’origine. L’accroissement de taille est donc inexorable, heureusement la progression est très lente et la majeure partie des gens vivront avec une petit anévrysme toute leur vie durant. Cependant, plus le diamètre augmente, plus la tension pariétale diminue et donc plus l’augmentation de diamètre s’accélère. C’est ce qui se passe avec un ballon de baudruche qui est difficile à gonfler au début puis se laisse gonfler beaucoup plus facilement au fur et à mesure pour finir par éclater.
L’évolution ultime d’un anévrysme de l’aorte abdominale est la rupture qui entraine une hémorragie interne responsable d’une mortalité d’environ 50% des patients arrivant à l’hôpital. Ce tableau d’anévrysme rompu associe un état de choc avec une violente douleur abdominale ou lombaire.
C’est pour prévenir ce risque de rupture qu’on opère certains anévrysmes. En effet une chirurgie aortique comporte des risques ; il faut donc que le risque de rupture soit supérieur au risque de la chirurgie pour proposer une intervention. Sauf cas particulier, on propose une chirurgie quand le diamètre de l’anévrysme dépasse 50mm.
Il existe deux possibilités de traitement : la chirurgie conventionnelle et la chirurgie endovasculaire (EVAR), l’endoprothèse aortique.
La chirurgie conventionnelle consiste en une mise à plat de l’anévrysme associée au remplacement de l’aorte malade par une prothèse qui est cousu sur la paroi saine. Cette chirurgie est plus lourde que la chirurgie endovasculaire et nécessite une petite semaine d’hospitalisation. Une fois la phase aiguë passée, il y a très peu de complications tardives. La surveillance se fait par echodoppler annuel.
La chirurgie endovasculaire aortique par endoprothèse consiste à laisser l’anévrysme en place et à déployer à l’intérieur une prothèse qui sera étanche en haut et en bas afin de l’exclure de la circulation. Cette chirurgie peut se faire par voie percutanée, c’est à dire sans ouverture en passant par les artères au niveau de l’aine. Cette chirurgie est moins lourde mais elle n’est possible que dans certaines conditions anatomiques. Elle nécessite également une surveillance annuelle par scanner ou parfois echodoppler de contraste car il y a en moyenne 25% de ré-intervention tardive souvent simple mais quelque fois complexe. Ces ré-interventions sont d’autant plus fréquentes que l’anatomie de l’anévrysme est complexe.
Le choix d’une technique ou d’une autre répond à beaucoup d’autres critères que votre chirurgien sera à même de vous expliquer.