Les varices pelviennes

Les douleurs pelviennes chroniques chez la femme sont un motif de consultation très fréquent. La définition des douleurs pelviennes chroniques selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) est une douleur pelvienne non-cyclique évoluant depuis plus de 6 mois. Ces douleurs sont très répandues, on estime leur incidence entre 4 et 40%. Parmi toutes les douleurs pelviennes, les syndromes de congestion pelvienne (pelvic venous disorders) est très fréquent, ils représenteraient entre 16 et 31% des cas.

Les varices pelviennes sont des varices (veines malades) développées dans le petit bassin le plus souvent autours de l’utérus et des ovaires chez la femme, elles sont exceptionnelle chez l’homme. Elles apparaissent le plus souvent après une ou plusieurs grossesses mais peuvent aussi exister chez les patientes n’ayant pas eu de grossesse (nullipare). Elles sont le plus souvent asymptomatiques et ne nécessitent alors aucun traitement.

Quand elles sont symptomatiques, on parle de syndrome de congestion pelviennes ou “pelvic venous disorders” en anglais. Les symptômes les plus évocateurs sont:

• Des pesanteurs pelviennes qui s’aggravent à la station debout prolongée.
• Des douleurs prémenstruelles (avant les règles) très importantes.
• Des dysparéunies (douleurs pendant les rapports) à la pénétration profonde. Elle sont parfois assez typiques quand elles surviennent après le rapport obligeant très souvent à rester allongée un moment avant de se lever.
• Il peut exister des impériosités mictionnelles (urgence à aller uriner).

Parfois elles peuvent également être la source de varices des membres inférieurs. Souvent, dans ce cas précis, les varices naissent à la racine de la cuisse ou sous le sillon fessier, on parle de varices d’origine périnéale. Dans ce cas il arrive qu’elles soient douloureuses justes avant l’apparition des règles. Elles peuvent également donner des varices périnéales, par exemple sur les grandes lèvres donnant souvent une sensation de gène ou de démangeaisons.

Quand elles sont symptomatiques, ces varices pelviennes peuvent faire l’objet d’un traitement. Avant tout traitement, il faut faire un bilan afin d’éliminer d’autres causes de douleurs pelviennes. Il faut également éliminer des syndrome obstructifs veineux dont les varices pelviennes sont la conséquences et qu’il faudra traiter avant de traiter les varices pelviennes. Il peut s’agir du “nutcracker sydrom” qui est une compression de la veine rénale gauche par l’artère mésentérique supérieure ou du syndrome de May-Thurner (également appelé syndrome de Cockett) qui est une compression de la veine iliaque primitive gauche par l’artère iliaque primitive droite.

Le traitement peut-être médical dans un premier temps à l’aide d’antalgique ou d’anti-inflammatoire en cas de crise douloureuse. Lorsque le traitement médical n’est pas suffisant, l’alternative est l’embolisation des varices pelviennes.

Avant un éventuel traitement par embolisation, il est nécessaire de réaliser une phlébographie pelvienne dynamique qui consiste à explorer le réseau veineux pelvien à partir d’une ponction veineuse au niveau de l’aine. Ce geste s’effectue sous anesthésie locale au cours d’une courte hospitalisation ambulatoire.  Il ne nécessite pas d’arrêt d’activité.

Le traitement consiste à les emboliser, c’est à dire à injecter dedans un produit qui va les boucher au cours d’un geste qui se déroule comme la phlébographie dynamique. Ce geste nécessite un court séjour ambulatoire et peut donner dans les suites de symptômes équivalents plus ou moins à des règles douloureuses.

Une fois le traitement réalisé, il faut attendre quelques semaines pour juger de l’amélioration. Les résultats sont en général bons sur les douleurs, plus mitigés sur la symptomatologie urinaire quand elle est au premier plan. L’embolisation de varices pelviennes n’est pas connu pour gêner d’éventuels grossesses ultérieurs.

Si vous pensez que vous pouvez avoir des varices pelviennes, prenez contact avec votre gynécologue qui pourra vous orientez au mieux.